Le RSA en échange de bénévolat : on est pas passé loin !
Pas de chance pour Éric Straumann, député Les Républicains et président du département du Haut-Rhin. Saisie par l’État, la justice a retoqué son projet d’obliger les bénéficiaires du RSA de son département à effectuer des heures de bénévolat en échange de leurs allocations. Lui qui faisait déjà contrôler leurs relevés bancaires, il va donc devoir calmer un peu son ardeur à combattre « l’assistanat ».
Cependant, ne crions pas victoire trop vite car son idée est dans l’air depuis un moment. Le département de la Drôme applique déjà ce type de mesure, mais de manière uniquement incitative pour l’instant. Depuis le printemps 2016 , il mène une campagne d’affichage ayant pour slogan « Le bénévolat pour sortir du RSA » et vantant une « solidarité GAGNANT-GAGNANT » entre les bénévoles et les associations.
Après avoir réduit, voire coupé, les subventions de nombreuses associations, leur rendant impossible toute embauche, les départements veulent désormais leur fournir une main-d’œuvre certes gratuite, mais contrainte. Et pour ceux qui croiraient qu’être au RSA c’est la belle vie, qu’ils aillent faire un tour dans les files d’attente de la CAF pour se faire une idée !
Hautes-Alpes : les anti-THT réprimés
Dans les Hautes-Alpes, la lutte contre la THT (Ligne Très Haute Tension) est active depuis plusieurs années mais s’est radicalisée suite au commencement des travaux. Depuis l’année dernière, RTE (Réseau de Transport d’Électricité) a largement déboisé. Déjà la vallée de Haute-Durance est saignée de tranchées et perforée de pylônes et la répression s’abat actuellement sur les opposants-tes au projet. Ces derniers-ères appelaient à un élargissement de la mobilisation et à une semaine d’action dans les Hautes-Alpes et ailleurs du 10 au 17 octobre 2016. Toutes initiatives contre RTE et ERDF (Société de production et de distribution d’électricité) sont les bienvenues où que vous soyez.
RTE dégage, résistance et sabotage !
Plus d’infos sur : http://notht05.noblogs.org.
Valls décide de construire plus de prisons
Répression, béton, matons, c’est comme cela que nous pourrions résumer la décision de Manuel Valls de faire construire 32 nouvelles maisons d’arrêt et un nouveau centre pénitentiaire. Cela part bien entendu de bonnes intentions puisqu’il s’agit de lutter contre la surpopulation carcérale et d’atteindre l’objectif de 80 % d’encellulement individuel. Et tant pis si depuis plusieurs années on constate que cela favorise les suicides…
Cette décision va par ailleurs générer de juteux appels d’offres qui permettront à nos bétonneurs nationaux (Bouygues, Vinci et autres) de se tailler une part dans le magot de 1, 158 milliard d’euros alloués pour 2017 à la construction des neuf premiers établissements. Mais ne soyez pas bégueule, cela va aussi créer de l’emploi : environ 1255 postes, dont 878 de surveillants.
Bon, si vous n’êtes pas convaincus par ces arguments chocs, nous voilà rassurés. Allez donc lire l’interview de Georges Courtois plus loin dans ces pages !
Pas trop le smile chez Smart
Depuis début octobre les salariés de l’usine de voitures Smart de Hambach en Moselle travaillent 39 heures payées 37. Voici donc la conclusion, provisoire on l’espère, d’un feuilleton commencé il y a déjà quelques temps. En 2015, la direction avait proposé à ses employés via un référendum d’entreprise d’accepter de travailler plus en étant payer moins sous peine de voir l’usine délocalisée en Slovénie… Le « oui » l’avait emporté à 56 % mais avec une grosse différence entre cadres et ouvriers. Les premiers ont acquiescé à 74 % et les seconds à seulement 39 %, ce qui a poussé la CGT et la CFDT, majoritaires à elles deux, à poser leur veto concernant l’application des nouvelles mesures. La direction ne s’est pas laissée décontenancer puisqu’elle a « proposé » individuellement aux salariés de signer un avenant à leur contrat. Elle a visiblement été persuasive puisque 95 % d’entre eux ont obtempéré en ratifiant le « Pacte 2020 ». Cet « accord » garantit que les salariés repasseront à 37 heures payées 37 en 2019 puis aux classiques 35 heures en 2020 et qu’il n’y aura pas de licenciement d’ici là. Comme l’énonce un célèbre dicton : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». En attendant nous avons là un parfait exemple de ce qui va devenir habituel avec la loi Travail !
Avignon
La maire d’Avignon vous endort pendant qu’elle bétonne
Vendredi 3 juin 2016, Cécile Helle, maire d’Avignon (avec son équipe PS, FdG et écolos), vous offrait une séance de cinéma gratuite au cinéma le Pandora à l’occasion de la Semaine européenne de l’environnement. Le film projeté n’était autre que le long métrage à succès Demain, qui « fait du bien » à la classe moyenne, mais qui est une vitrine publicitaire pour les thèses réactionnaires de Pierre Rabhi. Rappelons que ce documentaire est réalisé par Mélanie Laurent et Cyril Dion, ce dernier étant membre du conseil d’administration du « Mouvement Colibris », association chargée de diffuser la « bonne parole » de Rabhi.
Pendant ce temps-là, la mairie d’Avignon fait tout son possible pour relancer le projet de construction de la Liaison Est-Ouest qui à partir de 2018 devrait ratiboiser des hectares entiers de la Ceinture Verte (les dernières terres agricoles en périphérie de la ville)…
Pas de Révolution au programme
Le 5 octobre, Sophie Wahnich, chercheuse au CNRS spécialiste de la Révolution française, était de passage à Avignon, au local Le Fenouil à vapeur. Notre envoyé spécial y a glissé une oreille…
Si l’affiche de la soirée annonçait « La Révolution française n’est pas terminée… », l’historienne a axé sa présentation sur le « découragement » des révolutionnaires, prétexte pour, en ces temps difficiles, parler de la révolution au présent. Outre une présentation de Saint-Just et Robespierre en quasi-libertaires, notre spécialiste a surtout expliqué que les institutions démocratiques montrent au « peuple » (les catégories les plus pauvres) qu’il est écouté et qu’il n’a plus besoin de se révolter, c’est-à-dire de faire usage de la violence. La nouvelle classe dirigeante s’en accommodait pourtant très bien lorsqu’elle ciblait l’Ancien régime. Mais la force du langage, donc du politique, doit désormais suffire pour « changer » les choses. Le clivage est à bannir : la démocratie, tout comme la nation, permet d’unir artificiellement la population en un mythique « peuple », assurant en fait, depuis 1789 et jusqu’à nos jours, la domination d’une classe sociale, la bourgeoisie.
Pour Mme Wahnich la république est un horizon indépassable dont l’objectif ne peut être que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen… objectif inatteignable tant il serait radical !
Pour une spécialiste de l’imaginaire révolutionnaire on aurait pu espérer mieux qu’une vision sans cesse bornée par le mot république : en finir avec la Vème république, en bâtir une VIème en s’inspirant et en améliorant la IVème… Du haut de sa chaire et de sa classe, Mme Wahnich ne comprend évidemment pas que si une révolution a lieu demain, il ne s’agira pas de réécrire la constitution mais bien plutôt de foutre en l’air ce régime et ceux qui en profitent. Espérons qu’elle soit surprise.