Les sauvetages de l’extrême : congelez vos disques durs !

burned_pcAllez hop ! Voici une nouvelle rubrique dans Spasme ! Dedans, on va vous donner des solutions pour vous sortir de galères informatiques diverses et variées a priori irrémédiables. Bon OK parfois ça l’est vraiment, mais lisez quand même ce qui suit au cas où. Parfois cela pourra se révéler être la dernière chance du dernier moment comme dirait l’autre. Le clic maladroit, la foudre ou encore la surchauffe, Spasme ! a peut-être la solution.

Un PC comporte une multitude de composants suceptibles de tomber en panne, mais s’il en est un que l’on souhaiterait à tout prix ne pas voir flancher c’est bien le disque dur. Ce composant central qui contient bien souvent tous nos précieux documents, photos, et autres et dont nous ne faisons que trop rarement des sauvegardes (et ça c’est mal !), n’est pourtant pas à l’abri d’une panne.
Celle-ci peut être logicielle elle se traduira alors par des erreurs sur le disque qui crééront ainsi des dysfonctionnements. Un formatage le rendra bien souvent comme à son état normal (au prix des données qui seront effacées, mais récupérables avec certains programmes).
Elle peut également être physique due à une chute ou à une sur-tension. Dans ce cas-là le matériel est fichu et les données définitivement perdues.

Pourtant il existe une solution de la dernière chance pour sauver ce qui peut l’être. Alors avant de vous suiccidez parce que vous croyez avoir perdu votre méga powerpoint préparez pendant des semaine pour les 90 ans de mamie, tester donc ça.
Dans mon cas, le disque dur avait souffert de la foudre et un composant devait être endommagé causant des “Erreurs de redondance cycliques” et empêchant bien souvent la reconnaissance du disque par l’ordinateur. Perdant espoir et pensant que mes données étaient vouées à disparaître, j’ai néanmoins trouvé une solution sur un forum (je ne sais plus lequel) qui m’a sauvé la mise.
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Voici la procédure à suivre :
1/Tout d’abord sortez votre disque dur de votre tour/portable/boîtier externe.
2/Placez-le dans une chaussette (propre c’est pas plus mal).
3/Placez le tout dans un sac de congélation.
4/Mettez tout ça au congél’ pendant quelques heures.
5/Ressortez tout et branchez sur un PC.

Oui, oui vous avez bien lu, au congélateur. Sois-disant le froid va resserrer les têtes de lecture sur les disques et  leurs permettre ainsi de lire plus « en profondeur » les données inscrites dessus. Je ne sais pas si c’est exact, en tous cas, vous remarquerez que le disque fait du bruit, surtout au début, et est un peu lent, mais ça devrait marcher. Vous en avez pour une petite vingtaine de minutes, voire plus, où vous pourrez récupérer vos données. Si ça n’est pas terminé recommencez l’opération. Vous pouvez même essayer de garder le disque dur au froid (dans une glacière par exemple) pendant que vous sauvez ce dont vous avez besoin.

Quant à toi l’optimiste au fond : évidemment le disque est foutu, tu ne le répareras pas de cette manière.

Pour ceux qui se demanderaient : « pour quoi il nous parle de chaussette à un moment ? », sachez que cela permet d’éviter des problèmes dus à la condensation lors des changements de température et donc de condensation. En espérant vous avoir aidé.■

Octobit

LE TAMPOGRAPHE SARDON : HUMOUR NOIR ET MAUVAIS ESPRIT

Merci au Tampographe qui nous a autorisé à utiliser les photos de son site pour illustrer l’interview.

FusillezArtiste qui n’aime pas les artistes, Vincent Sardon, alias Le Tampographe nous a immédiatement tapé dans l’œil avec ses tampons. Ses réalisations tirent à peu près sur tout ce qui bouge, à notre plus grande joie. ­­Spasme ! souhaitait vous faire découvrir son travail, il a accepté de répondre à quelques unes de nos questions.

Spasme ! : Tu expliques sur ton blog que tu t’es lassé du dessin humoristique pour la presse, mais qu’est-ce qui t’a amené au tampon ?

Le Tampographe : C’est mon goût pour la gravure. Quand j’étais étudiant, je suis allé prendre des cours dans un atelier de gravure, aux Beaux-Arts de Bordeaux. J’ai un peu travaillé l’eau-forte, le vernis mou et autres aquatintes, ça ne m’a pas emballé du tout, je trouvais qu’il y avait là dedans beaucoup de complications techniques, de superstitions, de chichis en matière de papier et d’encre, voire un discours
ésotérique sur l’influence des astres dans le temps de morsure de l’acide chlorhydrique. À l’époque j’étais très influencé par les quelques trucs expressionnistes que j’avais pu voir à droite à gauche. La gravure sur bois et surtout le linoléum n’étaient pas regardés comme de la vraie gravure par les professeurs, qui ne juraient que par la gravure sur cuivre. Quand j’ai terminé mes études j’ai commencé à graver du lino, mais comme je n’avais pas de presse et que j’étais trop fauché pour en acheter une, j’ai trouvé pratique de graver des gommes, avec les mêmes gouges que j’utilisais pour le lino. J’ai fait mes premiers tampons comme ça.

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S : Dans une vidéo on te voit fabriquer tes tampons de manière artisanale. Qu’est-ce qui te plaît dans ce processus ?

T : J’aime bien travailler de mes mains. Les procédés chimiques que je dois mettre en oeuvre pour obtenir les moules dans lesquels je cuis le caoutchouc sont intéressants parce que capricieux et imprévisibles. Mais je ne peux pas dire que la technique me passionne, ça n’est qu’un moyen de concrétiser mes idées.

Degaulledorak1rvbS : L’humour noir et la provocation sont fréquents dans ton travail. En ajoutant à cela la fabrication « Do It Yourself », le résultat peut avoir un côté punk… Es-tu d’accord avec cette perception de ce que tu fais ?

T : Le punk fait partie du jus de poubelle qui constitue le fond de ma culture. Pas tellement visuellement, d’ailleurs. Le graphisme punk, Bazooka par exemple, je connais pas plus que ça, j’ai tendance à m’en foutre. J’étais un peu jeune quand le Punk a émergé, j’avais 6 ans, j’aimais bien Annie Cordy et Carlos. J’ai découvert ça plus tard, dans les années 80, c’était déjà fini, ça s’était transmuté en new-wave pénible. J’écoutais en boucle deux ou trois compilations dupliquées sur des cassettes par des amis qui avaient acheté des disques à la fnac de Bordeaux. Le premier 33 tours que j’ai acheté à l’époque, c’était Bedtime for Democraty, des Dead Kennedys. Il y avait une sorte de fanzine inséré là-dedans, qui s’appelait Fuck Facts. Je trouvais ça formidable, je l’ai gardé, il est encore aujourd’hui épinglé au mur de mon atelier, il tombe en lambeaux.
Les groupes alternatifs de la fin des années 80, je trouvais ça un peu chiant. Un genre de punk pour les neuneus, avec des paroles débiles et un discours politique en carton bouilli. Par contre, le principe des labels indépendants qui produisaient ces groupes a fait tâche d’huile et a conduit à ce qu’émergent dans la bande dessinée des structures éditoriales conduites par les auteurs. Ça a permis de donner un grand coup de pied au cul des maisons d’édition en place et de faire entrer de l’air frais dans cet univers qui puait le rance.
Le côté “Do it yourself”, c’est indispensable si on veut essayer de rester libre. Il faut contrôler autant que possible toute la chaîne de production et de diffusion, sinon on finit par travailler en fonction de ce que pensent des commerciaux et c’est la mort assurée à plus ou moins court terme.

S : Le coup de tampon renvoie à quelque chose de strict, définitif, mais aussi
renouvelable à l’infini.  Cela me fait penser au pochoir dans le graffiti. Il s’agit souvent d’images ou de textes radicaux (autant le sujet que la nécessité de pousser le contraste à fond) et que l’on peut répéter autant que l’on veut. Que penses-tu de ce lien que l’on peut faire entre ces deux pratiques ? Tamponnes-tu dans les lieux publics ?

T : Je ne tamponne pas dans des lieux publics, ce qui m’intéresse c’est de concevoir mes tampons, pas tellement leur usage. Il y a en effet des points communs entre le pochoir et le tampon, c’est un genre de dessin pré-contraint. Dans un autre registre je m’intéresse aussi aux normographes, j’ai un projet de fabrication qui va dans ce sens. Le pochoir c’est à l’étude, je me suis équipé d’une graveuse laser qui permet de faire des découpes très compliquées sur du carton fort, et de les produire en petite série.

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S : Originaire du Pays-Basque, tu as réalisé un ensemble de tampons représentant un affrontement entre indépendantistes et gardes mobiles dans les rues du Petit Bayonne. Quelle est ta relation avec le Pays Basque ?

T : Quasi nulle aujourd’hui, je n’y passe plus que très rarement. Je suis attaché à ma ville natale, comme tout le monde, mais je ne m’imagine pas une seconde retourner y vivre.
Le tampon en question c’est un souvenir d’enfance. Je voulais faire un tampon qui permette de représenter une rue de Bayonne, le côté biscornu et branlant des immeubles s’y prête bien. J’ai dessiné de mémoire, sans photo, et la manifestation nationaliste est venue d’elle-même, après que j’aie dessiné les colombages et les arceaux.

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S : Sans rapport avec la question précédente, chez Spasme ! On aime la fraude. T’es-tu déjà amusé à copier des tampons administratifs (je ne parle pas de tes parodies, mais bien de copies exactes).

T : L’usage de faux est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 40.000 euros d’amende, donc non, pas de fraude.

S : Niveau matériel tu sembles bien équipé. Quels outils devrait se procurer en premier un apprenti tampographe ? Donnes-tu des « cours » de fabrication dans ton atelier ?

T : Qu’il se démerde.

S : On a vu différents types de tampons : des tampons avec des slogans, des copies d’œuvres connues, des ensembles qui fonctionnent par coffrets, etc… Que prépares-tu à l’avenir ?

T : J’en sais rien, je fonctionne avec une visibilité de quatre semaines. Pour le moment je refais mon atelier.

Propos recueilli par M.

Creve salopeLe blog du Tampographe

Le Tampographe fait des tampons vous l’avez compris, mais il tient aussi un blog et celui-ci vaut le détour. C’est complètement fouillis et c’est cela qui en fait le charme. Outre la présentation de ses nouvelles productions vous trouverez des billets corrosifs sur des sujets variés allant des salons du livre où il est parfois invité, à la vie des rats dans son atelier, en passant par la présentDiscoation de sa cousine pratiquant le levé de bite (discipline de la force basque…). Vous tomberez sur des safaris-photos à la recherche des plus belles barbes de syndicalistes lors du 1er mai ou encore un relevé des noms ridicules figurant sur les tombes du Père Lachaise. Mention spéciale pour l’un de ses derniers articles où il raconte avoir vu un “soupeur” dans les rues de Paris. Je vous laisse chercher ce que c’est par vous-même, afin que vous puissiez en savourer pleinement (si je puis dire) la définition…
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Pour aller zyeuter tout ça c’est sur : http://le-tampographe-sardon.blogspot.fr
Boutique en ligne : http://letampographe.bigcartel.com/

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Jeux des 7 erreurs

Vous en avez pas marre de critiquer tout le temps la police en ressassant des clichés ? Franchement c’est un peu facile. Trouvez donc les 7 différences au lieu de faire les malins !

7erreurs-sign 7erreurs2-sign EDIT :

Réponses : 1/ Les jambes du preneur de son, 2/ les éperons sur les botte du policier, 3/ le numéro de téléphone à l’arrière de la moto, 4/ les lunettes de soleil d’un des passante, 5/ le sac que tient une dame au faond à droite, 6/ les rainures d’un mur du batiment au fond au centre, 7/ le panneau de signalisation.

Violente expulsion de la GangGraine et de la Vis-la-Résistance à Avignon

Attention cette article date de novembre 2013 ! Ce lieu n’éxiste malheureusement plus.

Depuis février 2013, nous occupions deux maisons à la périphérie d’Avignon en ceinture verte : la GangGraine, un collectif d’habitant-e-s, et la Vis-la-Résistance, un espace autogéré d’activités. Elles avaient été rachetées par l’ État en 2007 dans le cadre du projet autoroutier LEO (Liaison Est-Ouest).

Ce mardi 5 novembre à 6h du matin, pour expulser ces deux maisons, des machines de démolition, ainsi que plus d’une centaine de représentant-es des forces de l’ordre ont débarqué : huissieres, policier-es, gardes mobiles, RG, agent-es municipal-es, déménageur-euses, ouvrier-es, dépanneur-euse, et autres représentant-es de l’État. Alors qu’à ce moment là, nous n’étions que 6 personnes, 2 poules et un chat… cet arsenal était complètement démesuré. Les flics ont forcé violemment la porte au bélier et nous ont sortis de la maison. Il-elles ont donné l’ordre de quitter les lieux immédiatement ; dans un second temps seulement, nous avons obtenu de prendre quelques objets, mais pas la totalité. Alors qu’on rassemblait des affaires, les keufs s’amusaient à casser des vitres en se foutant de nos gueules ouvertement. Afin de nous empêcher de prévenir du monde, un brouilleur d’ondes rendait les téléphones inutilisables. Toute la ceinture verte était encadrée de flics. En fin d’après-midi, les deux bâtisses, le jardin, les cabanes, le
poulailler et les arbres environnants n’étaient plus qu’un tasd e gravats.

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Cette expulsion était totalement inattendue : un procès en appel devait avoir lieu en février
(demandé par la DREAL, Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Au moyen d’une magouille particulièrement vicieuse (mais légale), l’expulsion s’est faite au titre d’ « occupants non identifiables » alors qu’il suffisait de lire les noms présents sur la boite aux lettres depuis plus d’un mois.

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Le traitement médiatique de cette expulsion a été dégueulasse et ridicule. Nous sommes révoltés d’avoir vu des photos de mises en scènes de l’expulsion avec la complicité des gendarmes mobiles. Aussi, le lendemain, une photo non floutée d’un des habitants a été publiée (évidemment) sans son accord en première page d’un quotidien local. Une fois les occupant-e-s expulsé-e-s, le préfet en a profité pour se pavaner devant la maison se positionnant comme garant irréprochable du maintien de l’ordre. Il a insisté sur l’aspect strictement légal de cette expulsion alors qu’il-elles manipulent les lois et les faits à leur avantage par omission. Cette expulsion arrive à point nommé pour les élu-e-s locaux, à quelques mois de la mascarade électorale des municipales, dans une période teintée de scandales et de pressions politiques pour la LEO.

Cette occupation s’est réalisée dans le cadre de la lutte contre le projet autoroutier LEO. Ce dernier prévoit de rejoindre les autoroutes A7 et A9, en passant par la ceinture verte, l’une des dernières zones agricoles extrêmement fertiles, en périphérie d’Avignon. Le 27 avril 2013, une manif-occup a eu lieu pour faire connaître la lutte, suivie de 5 jours d’occupation sur la zone. Depuis février, nous étions une quinzaine d’habitant-e-s à la GangGraine, et depuis l’inauguration de la Vis-la-Résistance, début mai, le collectif organisait de nombreux événements : projections, concerts, cantines, débats, réunions… Le collectif l’Horta cultivait des terres dans la zone. La particularité de ce lieu était de se situer à 15min à vélo de la ville, tout en étant en zone rurale. De nombreux liens avaient été tissés avec les voisin-e-s de la zone.

Alors que les financements de la LEO n’arriveront qu’en 2030-2050, des maisons sont rasées. En effet, cet été, une commission gouvernementale a décidé de retirer les financements de l’État pour ce projet, le jugeant non prioritaire, jusqu’à 2030 à 2050. Les élu-e-s locaux restent malgré tout fermement attaché-e-s à ce projet. Les propriétaires des terres agricoles et bâtiments sont désormais expropriés alors que peut-être la LEO ne verra jamais le jour. Une maison avait déjà été rasée en juillet 2013. Malgré le report des financements, à coup de bulldozers, le tracé de la LEO se dessine, anéantissant tout sur son passage. Cette expulsion, malgré sa violence, ne sonne pas le glas de notre collectif. On garde la patate!!!

par le Collectif la GangGraine